“Nous vivons une époque dramatique, sous le covid-19, qui, comme un manteau de souffrance et de tristesse, s’étend sur toute l’humanité. La maladie et la mort sont presque naturalisées”, écrit Léonardo Boff, en pensant à la contamination de millions de personnes et à tant de victimes, notamment dans son pays le Brésil (…), “laissant les familles, les proches et les amis dans un abattement profond, pour n’avoir pas pu dire au revoir, faire le rituel de la veillée et vivre le deuil essentiel.”
“Prier notre bonne et généreuse Terre Mère d’avoir pitié de nous, ses fils et ses filles”, propose-t-il alors, “malgré toutes les offenses et les agressions que nous lui avons infligées pendant des siècles. Elle n’est pas vindicative”, écrit-il. “Mais elle nous donne des leçons sévères, comme aujourd’hui avec le coronavirus, pour apprendre une autre façon d’habiter la maison commune, de nous relationner à elle avec soin, respect et vénération, notre Magna Mater, Grande Mère, Pacha Mama et Gaïa”
“Dans cet esprit d’humble supplication et les yeux pleins de larmes”, Leonardo Boff “a fait cette prière” :
“Terre, ma chère, Grande Mère et Maison commune! Tu es née lentement, il y a des millions et des millions d’années, enceinte d’énergies créatives.
Ton corps, fait de poussière cosmique, était une graine dans le ventre des grandes étoiles rouges qui ont ensuite explosé, te lançant dans l’espace sans limites.
Tu es venue te nicher, tel un embryon, dans le ventre d’une étoile ancestrale, à l’intérieur de la Voie lactée, transformée ensuite en Super Nova. Elle aussi a succombé devant tant de splendeur. C’était le premier soleil.
Et puis tu as atterri dans le sein accueillant d’une nébuleuse, où tu, comme une grande fille, as erré à la recherche d’un foyer. Et la nébuleuse s’est épaissie et est devenue notre soleil, splendide de lumière et de chaleur.
Il est tombé amoureux de toi, t’as voulu dans sa maison, avec Mars, Mercure, Vénus et d’autres fils et filles, les planètes. Et il a célébré l’union avec toi. De ton mariage avec le Soleil sont nés des fils et des filles, fruits de ta fécondité illimitée, des plus petites bactéries, virus et champignons aux êtres vivants les plus grands et les plus complexes. Et comme une noble expression de l’histoire de la vie, tu nous as engendrés, hommes et femmes, avec intelligence, amour, solidarité, vénération et attention.
À travers nous, toi, chère Terre, tu ressens, penses, aimes, parles et vénères. Et à travers nos yeux, tu contemples le ciel étoilé où se trouvent tes sœurs et tes frères. Et tu continues à grandir, bien qu’adulte, dans l’univers vers le Grand Atracteur, qui n’est autre que le sein du Dieu-Père-et-Mère d’une infinie tendresse. C’est de Lui que nous venons et c’est à Lui que nous retournons avec une implénitude que Lui seul peut remplir. Nous voulons, ô Dieu, Père et Mère de bonté, nous plonger en Toi et être en communion éternelle d’amour avec Toi pour toujours avec la Terre Mère.
Et maintenant, Terre bien-aimée, en pensant à toute la souffrance du monde touché par le Covid-19, j’accomplis le geste de Jésus dans la force de son Esprit. Comme lui, plein d’onction, je te prends dans mes mains impures, pour prononcer sur toi la Parole sacrée que l’univers a cachée et que tu as désiré entendre :
“Hoc est corpus meum” : “Ceci est mon corps”. “Hoc est sanguis meus” : “Ceci est mon sang”. Et alors je l’ai ressenti: ce qui était la terre est devenu le Paradis et ce qui était la vie humaine a été transfiguré en vie divine. Ce qui était du pain est devenu le corps de Dieu et ce qui était du vin est devenu le sang sacré.
Enfin, Terre, avec tes fils et tes filles, tu es arrivée à Dieu. Par participation, tu t’es fait divine. Enfin à la maison.
« Faites ceci en ma mémoire. » C’est pourquoi, de temps en temps, surtout en ce moment où tous tes fils et tes filles souffrent sous l’action dangereuse de la Covid-19, j’accomplis le commandement du Seigneur. Je prononce la parole essentielle, sur toi, chère Mère, et sur l’univers entier. Et ensemble avec lui et avec toi, nous sentons le Corps de Dieu, dans la pleine splendeur de sa gloire. Amen, Amen, Alleluia”.
Traduction à partir de https://leonardoboff.org/2020/09/18/oracao-a-terra-ferida-nossa-grande-e-generosa-mae/

Por favor Tradução em português
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bonjour, pouvez vous me dire dans quel ouvrage léonardo a écrit ces lignes sur la prière : “La prière, dans son aspect symbolique et rituel, tient beaucoup du jeu. le jeu n’a pas de finalité pratique, mais il a un sens profond en lui-même… Dieu n’a pas créé le monde parce qu’il avait besoin de lui. il est l’oeuvre de sa libéralité faisant déborder une fantaisie amoureuse. Il le créa pour se réjouir en lui, pour que le monde soit le theatrum gloriae Dei, le théâtre de la gloire de Dieu… etc (20lignes ) léonardo boff
merci de pouvoir me renseigner.
jean luc leclercq, 65 ans, visiteur de détenu, FRANCE
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